Article publié dans 'A Travers le Monde de 1910', sur la fin de l'identité amérindienne au Canada, suivi d'une analyse sur la séparation probable de la colonie canadienne de sa métropole .
Report published in 'A Travers le Monde de 1910' - French magazin of 1910-, about the difficulties of integration of West Canadian native americans, and theyr loss of identity.

Comment les Peaux-rouges se civilisent...et disparaissent.


On peut diviser en trois catégories ce qui reste des Peaux-rouges : les civilisés vivant comme les blancs, envoyant eurs enfants à l'école et pratiquant divers métiers; les demi-civilisés qui viennent de renoncer au régime de la tribu; enfin les peuplades errantes refoulées dans les régions les plus reculées où elles vivent à peu près à la façon de leurs ancêtres.

En 1903, date du dernier recensement, les Indiens des États-Unis étaient comptés eu nombre de 263 233. Mais ce chiffre doit être inférieur d'un bon tiers à la réalité, car de nombreux Indiens ayant abandonné la vie nomade, sont classés parmi les " native born ", c'est à dire les citoyens américains. En novembre1906, les délégués des cinq nations réunies à Guthrias acceptaient en effet d'entrer de plein pied dans le giron de le patrie américaine et de devenir de simples sujets, à l'égal des blancs; l'acte du Congrès, qui a autorisé les habitants de l'Oklahoma et du territoire Indien à former un état, o mis fin à l'autonomie des cinq grandes tribus et engloba ainsi une population de 90 000 âmes.
Ces Peaux-rouges sont donc considérés comme sujets américains et, afin de mieux effacer jusqu'au souvenir de leur ancienne existence, le gouvernement Washington vient de prescrire de dresser un cadastre de leurs propriétés et de leur donner un nom de famille. C'est un Indien Sioux élevé par les blancs,le Dr Eastman, qui a été chargé de faire accepter cette réforme par ses frères rouges; il n'agit d'ailleurs que par persuasion, réunit les Indiens autour de lui et leur expose les motifs et les avantages de la réforme. Comme il est de leur couleur il trouve les arguments pour les convaincre. Les noms acceptés sont enregistrés par l'agent du Gouvernement qui l'accompagne; lorsqu'un nom indien est harmonieux et facile à prononcer, il est attribué à la famille entière; lorsqu'il est malaisé à retenir, par exemple, " Tateyohkewastewin " qui veut dire chez les Sioux, " celui qui a une belle demeure ", il est changé en " Fine House " (belle maison). Si le nom est par trop excentrique, " Citrouille pourrie ", ou " Coyote à la queue coupée ", etc., il est remplacé par un autre. L'oeuvre est plus qu'à moitié faite chez les 25000 Sioux restants; et l'on estime à deux années le temps nécessaire à leur conversion complète. Le Dr. Eastman ira ensuite relancer d'autres tribus et cette transformation accomplie marquera une évolution nouvelle dans les destinées de la race rouge
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Tente d'indiens dans les réserves de la prairie (d'aprés photographie)

Là ne se borne pas l'effort de la civilisation; il porte encore sur les Peaux-rouges qui sont restés à peu près sauvages. Tandis qu'aux États-Unis, pendant la guerre de l'Indépendance, les Yankees livraient aux indigènes une guerre impitoyable, les missionnaires français au Canada réussissaient à faire des adeptes parmi les Indiens et à les préserver de l'animosité des blancs. A leur exemple, on essaye aujourd'hui d'apprivoiser les sauvages et l'on y arrive à force de patience et de bon vouloir.
Les haines d'antan sont apaisées. Les Réserves, ces campements immenses dans lesquels la grande majorité des tribus vivent encore sous la tente, sont surveillées de distance en distance, par des postes de soldats de la police montée; des inspecteurs choisis parmi des officiers sur la loyauté desquels on compte, sont chargés par l'Etat du soin de distribuer des portions de viande, des couvertures, des ustensiles et de surveiller l'état sanitaire. Comme les grands troupeaux de buffles sont anéantis, que la chasse n'est plus fructueuse, les agents suppléent à l'imprévoyance et à l'incurie de ces vaincus de la vie; ils leur font remettre des outils aratoires et des matériaux de construction. Ils les engagent à cultiver le sol et à se bâtir des maisonnettes ; ils promettent à tous ceux qui auront fait preuve de zèle, un poêle de fonte, et quelques meubles. Mais le naturel l'emporte trop souvent sur l'intérêt et les descendants des Rois de la Prairie continuent à préférer la vie d'inaction, la vie libre sous la tente. On s'était aperçu avec satisfaction que les vieux au moins, assistés des agents, consentaient à se construire des cabanes. Hélas! Dès qu'ils ont gagné le poêle de fonte et les petits meubles qui sont comme la prime à leur sagesse, il n'est pas de ruse qu'ils n'emploient pour tromper la vigilance de leurs gardiens, troquer leur prime contre du whisky et retourner sous la tente.
L'oeuvre civilisatrice est plus avancée au Canada, car les missionnaires français l'ont commencée plus tôt. Sur les 100 000 Peaux-rouges environ du Dominion, 73 000 sont sédentaires et se livrent aux travaux agricoles. Leurs cultures s'étendent sur une superficie évaluée à 10 000 hectares et le Gouvernement canadien fait des efforts sérieux pour améliorer encore leur sort. On a compté le nombre d'instruments aratoires qu'ils possèdent ; on est arrivé au chiffre de 50 000; leurs richesses en chevaux, bétail, moutons et porcs s'élèvent à 75 000 têtes. Ils ont des récoltes de 600 000 boisseaux de grains; 500 000 de pommes de terre. Enfin la pêche, la chasse aux fourrures et les autres industries leur rapportent par an6 500 000 francs.
Les Chambres- canadiennes n'en sont pas moins obligées de voter annuellement des subsides de 5 à 6 millions de francs pour leur venir en aide sous diverses formes. Les secours apportés comprennent les distributions de rations et de vêtements aux indigents, le service médical, des avances de grains, de semences, instruments et outils agricoles, des salaires, etc. Près de 300 écoles sont consacrées à l'instruction des jeunes Peaux-rouges et sont fréquentées par 10 000 d'entre eux. Nous devons à la vérité de dire qu'ils s'assimilent à grande peine notre science. Une incurable indifférence, un perpétuel ennui les rend imperfectibles.
Nous voilà bien loin du légendaire héros de Fenimoore Cooper. Et cependant, le voyageur qui, dans les vastes régions perdues, a pris contact avec le Nouveau Monde, revit, sans grand effort d'imagination, l'époque récente encore, que peignit le romancier; i 1 retrouve parmi les derniers survivants de cette race au déclin, les réminiscences d'un passé grand et mystérieux. Certes, les êtres affamés et déguenillés qui errent insoumis et attaquent à la dérobée le voyageur, n'ont plus rien de l'autorité redoutable de leurs pères. Ils ont perdu leur prestige, ils ne sont plus que des guerriers dépossédés. Leur face est morne et âpre; leur regard vide, leur âme éteinte. Ils ne rappellent plus que de très loin les peuplades hardies au milieu desquelles, en 1535, Jacques Cartier trouvait une hospitalité si large lorsqu'il pénétrait par le Saint-Laurent,' au coeur du continent américain. Ils ne connaissent presque plus les cérémonies solennelles et effrayantes qui les rassemblaient aux fêtes du Soleil. Ils n'habitent plus les wigwams faits de peaux de buffles cousues et décorées de figures.
Les sachems ne portent plus les grandes coiffures empanachées sous lesquelles s'accentuait la ligne anguleuse de leur profil aux narines saillantes et l'éclat de leurs yeux d'aigle et la hauteur de leur stature. Mais la souplesse, la rapidité, la sobriété de leurs mouvements, l'acuité perçante de leur regard, l'impassibilité imperturbable de leur attitude se révèlent encore chez les rejetons déchus et abâtardis, qu'ils soient revêtus d'un sommaire oripeau ou d'un banal vêtement de coupe européenne.

Mineurs indiens sur les bords de la Thompson (d'aprés photographie)

Si nous souhaitons à l'heure actuelle d'apercevoir les derniers vestiges de la vie indienne, délaissons l'Est presque entièrement policé; enfonçons-nous dans le Nord-ouest canadien, dans la zone herbue, vaste comme un océan, que l'on dénomme la Prairie.
La Prairie commence aux régions polaires, couvre entièrement les provinces du Manitoba, de l'Alberta, de la Saskatchewan et descend jusqu'au Mississipi. C'est au nord, parmi les Pieds-noirs et les Cris que le type est resté le plus pur et que, sur le seuil de sa frêle demeure, plantée à tout hasard dans la plaine, l'indien nomade au torse nu et au visage sombre a gardé sa physionomie de roi du désert; ses cheveux tombent en mèches éparses le long de sa poitrine, sa haute taille dénote une fierté inconsciente; s'il vous invite à pénétrer dans son wigwam, vous vous sentez pris subitement devant lui d'un vague respect, tant le geste de sa main conserve de majesté. Il descend d'une race altière ; il sent qu'il ne peut rien contre l'arrêt du destin, mais en son allure se répercutent les échos de l'épopée lointaine.
A vrai dire, si nous traversons aujourd'hui la Prairie, ce que nous apercevons, le long de la voie ferrée, c'est surtout des métairies, des groupes de maisons de bois, construites avec une précision rigoureuse; des champs de céréales qui s'étendent à perte de vue, des troupeaux qui courent librement dans la plaine.
L'existence ordonnée, laborieuse emplit la contrée naguère témoin de luttes sanglantes. La civilisation avance et triomphe, elle lève son bras sur la terre occidentale qu'elle a conquise et faite sienne. Et, tandis que le train fuit nous nous étonnons de voir dans la brousse restée intacte, quelques wigwams isolés avec,sur le seuil, des Indiens immobiles drapés de manteaux en guenilles qui suivent du regard notre course irrésistible.
Plus loin, une caravane sillonne lentement le désert. Des chariots boiteux, des chevaux menés au licou se succèdent à la file, les hommes vont droit devant eux, l'air digne et impassible; les femmes accablées de fardeaux énormes, suivent avec peine. C'est le passé qui recule et qui bientôt, avant la troisième génération peut-être, aura sombré à tout jamais dans les abîmes du temps.
Dans le territoire indien, entre le Texas et le Nouveau-Mexique, où furent refoulées la plupart des tribus, on en compte encore une quarantaine, citons les plus connues, les Delawares, les Pawnies, les Dakotas, les Sioux, les Comanches. Un bon nombre Sioux résident dans le Dakota; les Sarcis, les Astiniboines, les Cris, les Pieds-Noirs, les Nez-Percés, lesTêtes-Plates sont cantonnés dans le Nord-ouest -canadien; quant aux Apaches, intraitables et féroces, retirés dans les Montagnes Rocheuses vers le Mexique, ils livrent aux soldats de la police à cheval de rudes combats et ils seront bientôt exterminés.
Par delà les Montagnes Rocheuses au pied desquelles la Prairie s'arrête, les Indiens qui peuplent, au nord, le versant du Pacifique, sont très différents de ceux du centre et de l'est. Leur affinité avec les Esquimaux se dessine dans leur corps trapu, leur face énorme et plate, leur teint huileux. Soumis servilement à la race blanche, ils acceptent les plus vils travaux sans un mouvement de révolte; leurs tribus sont peu connues; si l'on remonte jusqu'au Yukon et à l'Alaska, ` les types se confondent.
Nous n'avons point mentionné la grande tribu des Algonquins, subdivisée en un nombre considérable de clans elle est depuis plusieurs générations soumise aux lois du Dominion. On sait qu'elle peuplait la région des Laurentides et l'Ontario, jusqu'aux Grands Lacs. Elle a subsisté, grâce à l'intervention éclairée de la civilisation et du christianisme. Au village de Lorette, près de Québec, 300 familles de Hurons sont groupées. De même à Caugnawagha, non loin de Montréal, vivent encore 1700 Iroquois.
Loin de dépérir comme les peuplades du nord-ouest, ils prospèrent en se transformant, se multiplient et se montrent satisfaits de leur sort. Ils exercent avec succès les métiers de trappeurs, de bûcherons, de bateliers et de pêcheurs; ils confectionnent de la façon la plus ingénieuse les raquettes servant à la marche dans la neige et les barques en écorce de bouleau, préférables à toute autre sur les eaux torrentueuses.
Mais surtout ils sont appréciés comme guides par les explorateurs et les chasseurs, dans les régions boisées et inviolées où se dérobent l'ours, le renne e1. les animaux à fourrure ; ils ont gardé par atavisme les aptitudes de leur race, l'humeur taciturne et méditative, un flair merveilleux, une intuition surprenante des phénomènes de la nature.
Quoique la plupart d'entre eux aient du poil au menton (signe manifeste de croisement, le véritable Indien étant imberbe), ils restent très reconnaissables, par leur physionomie et leur allure et, bien que dans l'Est, ils aient adopté maintenant sans peine les moeurs européennes, ils acceptent sans fausse honte d'être appelés " sauvages " et ils se désignent entre eux, de village à village, par des appellations fantaisistes : " la Bande du Loup ", " la Bande de la Tortue ", " la Bande du Castor " etc.. , comme ils s'affublent en dépit de leur nom de baptême, de leurs anciens noms pittoresques Oeil de Faucon, Coeur de Panthère, et ainsi de suite.
Depuis Montcalm les Indiens vivent en bonne intelligence avec les Canadiens Français. Leurs filles furent données en mariage aux colons et il est intéressant de noter que les alliances entre blancs et rouges, ne rencontrent pas, dans la société du Nouveau Monde, le préjugé attaché au mulâtre ; beaucoup de vieilles familles eurent l'Indien pour ancêtre. A dire vrai, elles ont souvent des types superbes, tant au point de vue plastique que par la robustesse du tempérament.

Village d'indiens moderne dans les Laurentides (d'aprés photographie)

Plus que les Anglo-Saxons, les émigrés français ont laissé de leurs unions avec les filles indiennes, de belles descendances. On désigne leurs enfants sous le nom de Bois-Brûlés à cause de leur teint brun mat; l'arcade sourcilière fortement arquée, l'oeil dur et ardent, la stature élancée, l'allure hautaine, tels ils apparaissent. Quant aux dispositions morales, elles se transmettent comme les aspects physiques et leur plus beau trait est sans douteo la fidélité à la parole donnée, ainsi que le respect de l'hospitalité.
Comme toutes les créatures vivant en contact permanent avec la terre, ils ont souvent des lueurs d'une perspicacité supérieure à la nôtre. Tout en tenant compte de leurs dons naturels aiguisés par la longue accoutumance et développés par l'hérédité, il faut convenir que leurs facultés spéciales sont basées sur l'observation la plus minutieuse et sur les déductions les plus logiques tirées de cette observation.
L'Indien remarque tout en silence. Sans que vous vous en doutiez, il sait exactement la forme de votre pied, en distingue l'empreinte, démêle votre trace parmi cent autres. Il reconnaît dans le fouillis, telle ou telle branche, tel ou tel groupe d'arbres, tel ravin, telle roche. D'indice en indice, il s'aventure à travers les fourrés les plus inaccessibles et s'il repasse, dix ans plus tard, il se rappelle ce qu'il a vu. Nous n'insisterons pas d'ailleurs sur les merveilles d'une sagacité que tant de récits ont vantée à l'envie.
La race rouge, dont on n'a point déterminé les origines, dont on n'a jamais pu reconstituer le passé, avait eu, avant notre ère, une civilisation florissante. Le Pérou et le Mexique en ont conservé des traces et, dès la découverte de l'Amérique, les conquérants les ont signalées. Mais les peuplades répandues dans la partie septentrionale vont disparaître sans avoir laissé plus d'empreintes, au sein de la nature, que la faune dispersée sur le continent vierge. L'Aryen appelé à conquérir le Nouveau Monde et à en exploiter les richesses, puise aux sources d'un passé sans histoire, et du peuple disparu il ne restera bientôt plus qu'un farouche souvenir.

HÉLÈNE DE HARVEN

 


Article sur les relation de l'angletrre avec sa colonie canadienne en 1910, de "A Travers le Monde" suivant l'article sur la perte d'identité des amérindiens au Canada.

Le Canada va-t-il se détacher de l'Angleterre ?

Nous avons annoncé, il y a quelque temps, qu'un courant d'émigration toujours plus puissant entraînait les fermiers américains dans le Far West canadien. Nous pensions que c'était un succès pour le Canada. Peut-être; mais pas pour l'impérialisme anglais, si nous en croyons les alarmes des journaux de Londres, qui voient déjà le Canada se détachant de la mère patrie et devenant un simple Etat de l'Union.
Ces inquiétudes ne sont peut-être pas sans fondement, en ce sens du moins que l'influence des Etats Unis est en train de transformer complètement la vie canadienne. La presse des grandes villes du Saint-Laurent non seulement a adopté pour ses feuilles politiques le format, l'aspect extérieur des journaux américains, mais, de l'article éditorial aux nouvelles du sport, elle se met à parler l'argot yankee connu sous le nom de " slang " et qui est à l'anglais ce qu'est à notre français correct la langue de nos journaux sportifs. Les câblogrammes des rédactions canadiennes leur viennent de New York; un syndicat new-yorkais, présidé par le fameux anglophobe, William Roudolph Hearst, est le fournisseur presque exclusif des suppléments littéraires dominicaux des publications canadiennes. Les périodiques, les livres américains alimentent presque tout le commerce de librairie d'au delà du Saint-Laurent. Les hôtels du Dominion sont la copie -- maladroite --- des hôtels américains. Les modes de New York, en fait de vêtements, sont servilement copiées par les Canadiens. Les jeux américains, - le " baseball " et les " racing " ou matchs de coureurs, ont presque entièrement supplanté, du moins dans l'ouest du Canada, les jeux britanniques tels que le cricket et le football. Les billards sont de type américain. Les boissons sont américaines. Les cigares sont américains, le tabac à chiquer, dont les Yankees font une consommation immodérée, fait fureur dans le Canada occidental...
Les impérialistes anglais, pour rattacher plus étroitement le Canada à la mère patrie, proposent d'encourager l'émigration au Canada d'Anglo Saxons sujets du roi Edouard. Mais, même si ce courant parvenait à renforcer l'élément britannique de la colonie, il est à craindre que ces " loyaux " sujets, transplantés en Amérique, ne subissent la contagion yankee.
Chose curieuse, le plus grand obstacle de l'américanisation radicale du Canada est, nous semble-t-il, l'élément français, moralement prépondérant sur les bords du Saint-Laurent : par la langue et par sa religion, il est demeuré jusqu'ici absolument réfractaire à l'influence morale aussi bien que politique de ses voisins du sud. Ce sont les vaincus, les anciens colons français conquis par l'Angleterre qui retiennent encore et rattachent à la couronne d'Angleterre son plus splendide joyau colonial.